Rafael Nadal marque Roland-Garros de son empreinte Nadal le flamboyant a vaincu puerta la dent dure. dimanche 5 juin, sur le court central du stade Roland-Garros, le jeune gaucher de Majorque, 19 ans la veille et donné archi favori, a battu (6-7, -6-8-, 6-3, 6-1, 7-5) l'obstiné gaucho argentin en finale des Internationaux de France.
Seul le Suédois Mats Wilander avant lui avait emporté Roland-Garros à sa première participation. A l'issue du dernier point, Rafael Nadal s'est allongé, dos contre terre, les bras en croix. "Pour la première fois de ma carrière, j'ai pleuré, avouait l'Espagnol. Je ne pensais pas pleurer, mais quand j'ai vu ma famille émue, je n'ai pas pu m'en empêcher."
Rafael Nadal capable d'une volée du coin de l'oeil et dos à la balle, Rafael Nadal capable, étiré comme un chat, de transformer un retour délicat en incisif point gagnant, Rafael Nadal et ses amortis masqués... Le phénomène à la tenue de plagiste, visage gitan et bandeau d'Indien, sait tout faire. Et en plus avec la manière lorsque l'enjeu l'impose. Alors, d'un bond, les jambes moulinant dans l'air, il claque un mouvement d'uppercut, gueule ouverte comme un lion, arrachant un énorme : "Vamos !" Cette finale, épique, a été la plus belle rencontre de la quinzaine grâce, notamment, à une première manche d'anthologie. Avec une durée de 1 heure 12 plus longue que la finale dames de la veille , conclue par un tie break, dont quatre mini-breaks, elle s'est achevée sur la victoire à l'arraché de Mariano Puerta. Si les deux manches suivantes ont été une démonstration de l'Espagnol, la quatrième, en, revanche, a été plus équilibrée. "Puerta m'a beaucoup fait courir, reconnaissait Rafael Nadal. C'est le match où j'ai le plus couru."
L'Argentin a disposé d'un total de trois balles de set et pouvait s'ouvrir un cinquième set "à 50-50" , selon lui. En vain. "J'avais l'impression d'être mieux physiquement que lui, expliquait Mariano Puerta. J'ai vu qu'il doutait un moment donné alors que, jusqu'à présent, on n'avait jamais vu Nadal avoir un doute quelconque." La venue d'un soigneur, deux plongeons au filet et beaucoup de courage seront finalement les images que l'on retiendra du vaillant Puerta, 26 ans, et dont la présence au sommet sonne comme une rédemption.
Contrôlé positif à un anabolisant le Clenbuerol lors du tournoi de Vina Del Mar (Chili) en février 2003, il est rayé des circuits pendant neuf mois et pèsera jusqu'à 94 kg ! De son come-back en juillet 2004, il n'a pas arrêté de jouer au tennis, quasi exclusivement sur terre battue. "Aujourd'hui, j'ai joué le tournoi le plus important du monde, a déclaré l'Argentin. Je veux être juste avec moi. Je ne veux pas être dans un mauvais état d'esprit parce que j'ai perdu la finale. Non, j'avais déjà remporté le match avant de venir ici."
N° 5 au classement de l'ATP (sur les douze derniers mois) derrière Roger Federer et l'Australien Lleyton Hewitt, Rafael Nadal, lui, va passer à la 3e place et n'est plus précédé par le Suisse à la course des champions (depuis le début de l'année) qu'au bénéfice des points gagnés dans les tournois obligatoires.
"Il a des jambes incroyables, une force incroyable, il se déplace de façon incroyable. Il m'a beaucoup surpris" , avouait Mariano Puerta. "Plus précis (...), plus entier physiquement, plus regroupé dans son jeu. C'est comme si je devais, moi, m'adapter, éprouver de nouvelles sensations." Ce bras toujours vainqueur serait-il invincible ? Mariano Puerta, le seul à avoir vraiment relevé le défi Nadal, ne le pense pas. "On peut le battre. Aujourd'hui, j'étais tout près, à un point du cinquième set, se félicitait-il. Il regardait beaucoup à l'extérieur, il était moins à l'aise. Pendant ces deux semaines, je ne l'avais jamais vu comme cela."
Quand on lui a demandé s'il pensait que Roland-Garros était pour lui le tournoi le plus important, Rafael Nadal a eu cette réponse : "Tous les "Grand Chelem" sont très importants, mais pour les Espagnols, c'est celui-là le numéro un." Ce recours au général confirme son intérêt particulier pour Wimbledon. "Je m'envole dès demain pour Halle -Allemagne-. Je vais préparer Wimbledon. Là-bas, je ne serai pas favori, a expliqué le Majorquin. Je vais essayer de progresser sur herbe. J'aime bien jouer sur cette surface." S'il l'emportait, il serait le premier Espagnol à y parvenir. La place de numéro un mondial en poche.
Henin arrache des larmes à Mary PierceJustine Henin a remporté la finale du simple dames de Roland-Garros en balayant la Française Mary Pierce (6-1, 6-1), samedi 4 juin. La joueuse belge, qui avait déjà gagné en 2003 et qui n'avait repris la compétition qu'au mois de mars, après plus d'un an d'absence en raison d'un virus contracté début 2004, n'a eu besoin que d'une heure et deux minutes pour enlever son deuxième titre à la porte d'Auteuil. Ce succès porte à quatre ses titres dans des tournois du Grand Chelem avec l'US Open (2003) et l'Open d'Australie (2004).
"Je suis très déçue car j'ai fait un très bon tournoi mais aujourd'hui, j'ai fait un mauvais match, c'est très dur " , a déclaré Mary Pierce qui ne parvenait pas à retenir ses larmes. La Française disputait à 30 ans sa troisième finale à Roland-Garros. Battue par Arantxa Sanchez en 1994, elle avait remporté le titre en 2000.