Wenger: "Chelsea mérite le titre" Le nul (0-0) obtenu mercredi soir à Stamford Bridge a ruiné le dernier très faible espoir que pouvait nourrir les Gunners. Arsenal ne conservera pas son titre et connaît déjà son successeur, en l'occurrence Chelsea. Beau joueur, Arsène Wenger a salué avec un peu d'avance le sacre annoncé des Blues.
Bien sûr, mathématiquement, Chelsea n'est pas encore assuré de remporter son deuxième titre de champion d'Angleterre, le premier depuis un demi-siècle. Il reste 15 points en jeu et les Blues n'en comptent "que" 11 d'avance sur Arsenal. Mais la réalité du terrain, plus encore que celle des chiffres, rend plus qu'hypothétique tout renversement de tendance. Chelsea apparaît trop solide depuis plusieurs mois pour s'effondrer brutalement si près du but.
A l'issue du choc sans vainqueur entre le futur champion et son prédécesseur, Arsène Wenger a d'ailleurs admis l'évidence. Pour le manager français d'Arsenal, les Blues seront sacrés et ils ne l'ont pas volé. "Maintenant, il faudrait un énorme accident pour que Chelsea ne soit pas champion. Ils ont été remarquablement consistants. Il faut reconnaître leurs qualités. Je félicite toujours les vainqueurs. Chelsea mérite son titre", juge Wenger.
Faire la part des chosesUn hommage appuyé qui pourrait surprendre après les tensions apparues tout au long de la saison entre les deux clubs (Cf l'affaire Ashley Cole) mais aussi entre deux entraîneurs au fort caractère, Arsène Wenger et José Mourinho. Mais le technicien français sait faire la part des choses. "Il faut faire la différence entre ce qui se passe sur et en dehors du terrain. Et sur le terrain, ils ont accompli un travail fantastique qui mérite d'être salué", poursuit-il.
Les Gunners sont donc tout simplement tombés sur plus forts qu'eux cette saison. Plus constants, surtout. Mais le parcours des pensionnaires d'Highbury n'en demeure pas moins exceptionnel. Ils peuvent ainsi envisager de boucler l'exercice avec plus de 80 points au compteur, total remarquable qui assure généralement le sacre dans un championnat à 20 clubs dans plus de 80% des cas.
Finalement, le seul regret de Wenger, c'est le temps mis par ses troupes pour digérer la défaite à Manchester, au mois d'octobre. Un revers qui avait mis fin à une fabuleuse série d'invincibilité de 49 rencontres. "Cela nous a pris du temps pour nous en remettre, pour retrouver notre confiance, notre motivation, notre stabilité. Mais je crois que l'équipe est prête maintenant. On a pu le vérifier ce soir", estime le boss d'Arsenal.
"Finir le plus près possible"Voilà sans doute la principale satisfaction de l'entraîneur londonien. En tenant le choc à Stamford Bridge, les Canonniers ont prouvé qu'ils avaient à la fois leur fierté et du répondant. Cela ne changera rien à l'issue du championnat, mais psychologiquement, ce n'est pas négligeable. "C'était un très bon match. Je suis vraiment satisfait de ce que nous avons montré, ajoute Wenger. Nous n'avons pas eu peur, nous n'avons jamais refusé le jeu, nous avons essayé de jouer, avec une équipe très jeune ."
Sans attendre un miracle, Arsenal va maintenant s'attacher à retarder l'échéance, inéluctable. Après tout, pour quelques semaines encore, les Gunners sont encore les champions en titre. " Nous voulons finir le plus près possible d'eux. Nous avons notre fierté", conclut l'Alsacien. L'orgueil, voilà bien de quoi il était question mercredi à Chelsea. Celui d'Arsenal n'a pas été touché. C'est l'essentiel.